CHATEAUNEUF CLOS DES PAPES ROUGE 2017

Comme prévu l'an dernier par Paul-Vincent Avril, le Châteauneuf du Pape 2017 est un assemblage de 45 % de grenache, 40 % de mourvèdre, environ 10 % de syrah et le reste des autres cépages autorisés. Il présente un nez frais et frais de fraises, de cola et d'écorce d'arbre, mais il est corsé et tannique en bouche. Dense et moelleux, bien qu'avec une sensation de fraîcheur alléchante, il aura besoin de quelques années pour se détendre et se relaxer, mais il semble très prometteur.

Déguster au caveau du Clos des Papes avec Paul-Vincent Avril est une expérience à ne pas manquer, car il apporte à chaque discussion des faits œnologiques et des pépites philosophiques. En se concentrant sur l'élaboration d'une seule cuvée de Châteauneuf-du-Pape rouge et blanc, un visiteur passe inévitablement à côté de nombreuses décisions qui ont conduit à l'assemblage du contenu d'une foudre donnée, mais il est plus facile de voir une image du millésime dans son ensemble, du moins vu à travers le prisme de la vinification d'Avril. Les rendements du Grenache en 2017 étaient d'environ 15 hectolitres par hectare, contre 25 hectolitres par hectare en 2016, il y a donc beaucoup moins de vin, et le Clos des Papes 2017 aura de ce fait une plus forte proportion de Mourvèdre. Heureusement, la qualité du Mourvèdre était exceptionnelle en 2017, précise Avril. Comme les lecteurs semblent toujours exiger des mises à jour tous les dix ans, j'ai interrogé Avril sur son 2008. C'est l'un des vins du millésime et il reste encore aujourd'hui délicieux. Sans aucune incitation, il a également ouvert le 2003 (pas du tout exagéré et toujours bon à boire) et le 2000 (toujours délicieux et sans risque de basculer). "J'aime les vins entre 15 et 20 ans", déclare Avril. Cela me semble être un bon conseil, même si je les trouve merveilleusement buvables tout au long de leur durée de vie d'environ deux décennies.

Paul-Vincent Avril a grimacé en évoquant les rendements des derniers millésimes. En 2017, ses parcelles ont produit en moyenne 15 hectolitres par hectare, alors qu'en 2018, il n'en a récolté que 9. « Je n'avais jamais vu ça auparavant », a-t-il déclaré. L'objectif du domaine est de produire 25 hectolitres par hectare. En fait, de nombreux foudres de la cave ne contenaient que de l'eau lors de ma visite, car il est important de garder les douelles de ces énormes cuves en chêne humides pour qu'elles conservent leur intégrité. Au moins, a déclaré Avril, « la qualité [en 2018] est bonne, car les problèmes ont eu lieu en mai et juin. Les vins sont élégants. Les tannins sont mûrs, doux et onctueux. » Avril conserve une partie de chaque millésime pour les ventes directes aux restaurants, et il compte sur ces ventes de vins matures pour l'aider à compenser les revenus. Et en parlant de millésimes plus anciens, les lecteurs qui possèdent les 2009 devraient s'estimer chanceux, car le rouge et le blanc se boivent bien aujourd'hui.